Dialogues
Dialogues
Personnage 1 : C’est moi qui s’en occupe.
Personnage 2 : Hein ?
Personnage 1 : C’est moi qui s’en occupe.
Personnage 2 : Mais non !
Personnage 1 : Quoi, non ? Je te dis que oui ! C’est moi qui s’en occupe.
Personnage 2 : Mais non ! Ce n’est pas correct !
Personnage 1 : Quoi ?
Personnage 2 : On ne dit pas « C’est moi qui s’en occupe ». On dit « c’est moi qui m’en occupe » !
Personnage 1 : Bah oui, mais si c’est moi. Qui s’en occupe ? Bah, c’est moi ! C’est moi… qui s’en occupe.
Personnage 2, résigné : Bon, admettons. Mais si c’est moi qui prends l’affaire.
Personnage 1 : A ce moment-là, c’est toi qui s’en occupes.
Personnage 2, incrédule : C’est toi qui s’en occupes… tu veux dire, c’est toi qui t’en occupes !
Personnage 1 : Mais non !
Personnage 2 : Bon, écoute, je préfère que nous nous en occupions tous les deux, ça posera moins de problème.
Personnage 1 : C’est nous qui s’en occupe alors.
Personnage 2 : C’est nous qui s’en occupe, oui. Comme tu le sens. Je s’en occupe et tu s’en occupes avec moi.
Ils partent.
Personnage 1 : Mon mari…
Personnage 2 : Oui ?
Personnage 1 : Il est tellement cupide qu’au service militaire, eh bien, vous savez quoi ?
Personnage 2 : Non ?
Personnage 1 : Quand on lui a fait son lit en portefeuille…
Personnage 2 : Oui ?...
Personnage 1 : Bah il a fouillé dedans pour voir s’il y avait de l’argent…
Ils partent.
Personnage 1 : Vous avez écouté le poste, ce matin ? La police a arrêté des éboueurs !
Personnage 2 : Ah bon, pourquoi ?
Personnage 1 : Ils avaient décidé de faire une grève comme ça…
Personnage 2 : Sur le tas ?
Personnage 1 : Oui, en quelque sorte… et la police est arrivé, et elle les a arrêtés !
Personnage 2 : Sur le tas ?
Personnage 1 : Non, sur le champ.
Ils partent.
Personnage 1 : Il y a quelque indécence à se dire heureux dans un monde où, selon les caprices des plus puissants, des hommes sont conduits à se tuer ou à se battre.
Personnage 2 : Pardon ?
Personnage 1 : Je dis : il y a quelque indécence à se dire…
Personnage 1, l’interrompant : Ah oui, oui, oui… Un temps. Mais sinon, vous ça va ?
Personnage 2 : Oui, très bien. C’était juste une phrase comme ça, en passant.
Ils partent.
Personnage 1, assis dans un fumoir, devisant en jouant
avec sa cigarette : Non, parce que tu comprends,
Personnage 2 : Oui… au fait j’ai vu votre femme hier dans les bras de votre meilleur ami.
Personnage 1, se levant brusquement : Oh putain, la salope !
Ils partent.
Personnage 1 : Hier, je suis allé dans le bus.
Personnage 2 : C’était bien ?
Personnage 1 : Moyen. J’ai validé mon ticket, comme tu me l’avais dit. Après, le bus a démarré, mais il s’arrête tout le temps. C’est bizarre.
Personnage 2 : Je t’avais prévenu, il fait le coup à chaque fois.
Personnage 1 : Oui, mais quand même, ça fait un drôle d’effet. Surtout qu’invariablement, les gens descendent et ne disent même pas aurevoir.
Personnage 2 : Et après, je suppose que le bus est reparti.
Personnage 1 : Bah oui.
Personnage 2 : Ah je m’en doutais. C’est bien pour cela que je ne le prends plus.
Un temps.
Personnage 1 : Je te dépose chez toi ? J’ai mon parapluie ça ira plus vite.
Ils partent.
Personnage 1 : Tu sais, quand j’étais petit garçon, je repassais mes leçons en chantant.
Personnage 2 : Et je suppose que bien des années plus tard, tu chassais tes idées noires en chantant.
Personnage 1 : Oui, c’est ça. C’est juste que comme j’imaginais qu’on pouvait tout résoudre en chantant, je me suis mis à fredonner « Le Petit Quinquin » avant mon entretien d’embauche. Mais là, c’est pas passé.
Personnage 2 : Merde alors !