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Le blog du touilleur
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30 janvier 2010

Holden, Salinger et Chapman

Jerome David Salinger est mort il y a quelques jours. Comme beaucoup, j'ai lu L'attrape-coeur. J'avais 17 ans, et j'ai ressenti ce que des milliers d'adolescents ont éprouvé à la lecture de ce récit. Quand on est jeune, on s'identifie facilement à Holden Caulfield. Comme lui, on a envie de traîner à Central Park pour y nourrir les canards, on se révolte contre les adultes, on se plaît à voir le monde tel qu'il devrait être et non tel qu'il est. Le succès mondial de ce livre n'a rien d'étonnant.

En 1991, j'ai accompagné le héros dans sa fugue et je lisais l'histoire en écoutant "Private investigations" de Dire Straits. J'ai commencé une ébauche de texte "à la manière de". J'y singeais de façon consternante la langue du narrateur. Mais ce vent-là ne peut souffler qu'une fois...

Le 8 décembre 1980, quand il a abattu John Lennon, ce cinglé de Chapman avait un exemplaire du livre, dont il vénérait le héros. Se prenant pour "l'attrape-coeur" de sa génération, il voulait châtier l'hypocrisie et s'est vu en Caulfield. Après son meurtre, il comptait ne plus rien dire et laisser l'histoire expliquer les "motifs" de son acte insensé. L'auteur n'a jamais commenté cette délirante interprétation de son histoire. Pendant des années, il s'est isolé, a refusé toute interview. Tant mieux. Beigbeider a essayé de le débusquer. En vain. Et tant mieux également. A l'heure où tant d'écrivains font le tour des médias, Salinger est un modèle d'intégrité. Il a laissé son oeuvre parler pour lui.

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