Bar/Café
Je trouve caractéristique que, par métonymie, le café désigne à la fois le lieu et ce qu’on est, entre autres, susceptible d’y consommer. D’emblée se trouve assignée une fonction : le café s’affiche en tant que débit de boisson. Réciproquement, l’horizon du client se limite à la simple consommation de ce qu’il commande et paie. A moins qu’on ne leur adjoigne les doux vocables pmu, tabac, pêche ou restaurant, les bars ne sont pas réductibles à des lieux de socialisation et de transaction. Ma représentation, sans doute conventionnelle, organise le clivage à l’aune du couple journée/soirée : sans doute parce que dans mon esprit, le café, qui s’affiche en tant que lieu utile, me semble lesté de toutes les obligations que sous-tend une journée, tandis que le bar me paraît plus contingent, relié à un moment qui organise un champ des possibles (la soirée). Les bars sont aussi diurnes, mais ils ont vocation à se transformer afin d’accueillir la nuit, contrairement aux cafés. Tous ne le font pas, pour des raisons diverses.
Force est de constater que les bars de jour paraissent globalement bien tristes.