Terrorisme
Oussama Ben Laden est mort, avant d'avoir pu être traduit en justice. Mais peut-on traduire les propos d'un accusé pour qui la moitié de l'humanité ne doit pas avoir de visage ? Et d'ailleurs, qu'aurait-il révélé de plus s'il avait comparu devant une cour ? Mais il y a les victimes, toutes celles qui ont payé le prix fort de cette folie meurtrière, qui ne crient pas victoire en célébrant le décès du terroriste sanguinaire, se disent simplement qu'Al Qaïda existe encore, sans doute plus affaibli que jamais, n'ayant jamais accompli son sinistre projet d'anéantir l'Occident... que le monstre peut renaître sous d'autres formes, sont soulagés tout de même, se repassent en boucle les images qui les hanteront jusqu'à la fin de leurs jours.
Sans doute que cette part d'eux-mêmes qui ne demandait rien de mieux qu'un procès se souviendra que le criminel a disparu comme ont disparu les corps de ceux qu'ils aimaient et que leur deuil n'a plus où se poser : ni sur le visage de leur bourreau, ni sur les innocents qui ont péri dans les Twins.