RRRrrrr
Dernier avatar d'un genre usé jusqu'à la corde - la parodie anachronique -, RRRrrrrr n'a que des oripeaux à faire valoir : en fait, une poignée de gags dont la bonne humeur se serait épanouie dans un format de trois minutes un samedi soir, entre la poire et le fromage, mais qui, mis bout à bout dans ce pensum d'une heure trente, accusent l'incroyable paresse de son réalisateur, Alain Chabat.
Comme toujours, les films comiques trop vite écrits tissent un mince fil dramatique (ici, la lutte entre deux tribus pour le secret... d'un shampoing), fallacieux prétexte au n'importe quoi. Dans Sacré Graal, les Monty Python détournaient les invariants du récit arthurien (mise à l'épreuve du héros, exaltation de l'honneur chevaleresque, etc.) posant les fondements d'une parodie dite cultivée. Ici rien de tel : Chabat et les Robins des Bois, héros patauds de ce pitoyable récit, ne s'appuient que sur des représentations sommaires et grossières de la préhistoire.
De cette bouillie rance, il n'y a rien à sauver pas même Jean Rochefort et Gérard Depardieu qu'on ne plaindra pas de figurer au générique, tant il apparaît que leur présence relève plus du clin d'oeil j'm'en foutiste à la fratrie (le cinéma français est plein de copains) que du réel engagement artistique.