Jean-François Copé.
L'oeil goguenard, Jean-François Copé plastronnait hier soir sur le plateau de France 2. Sonnant la charge d'une UMP revigorée par les derniers sondages, le secrétaire général du mouvement politique s'en est pris, sans surprise, au candidat Hollande, mais avec suffisamment d'éloquence pour qu'on conseille aux socialistes de répliquer, sous peine de revivre le cauchemar de 2002. On lui a bien opposé l'énergique Mélenchon. Cependant, Copé a joué avec comme s'il avait trouvé une pelote de laine. Ne parlons pas de Jack Lang, qu'on verrait plutôt guide de musée à Jarnac, effeuillant la marguerite mitterrandienne, des tremolos dans la voix. Figé dans sa propre caricature, il a multiplié les références moliéresques certes solides, mais sans doute trop désagréables pour son contradicteur. Trissotin et Argan d'un côté, Harpagon de l'autre. En citant un personnage consensuel que même les non-spécialistes connaissent, Copé était sûr de mettre les rieurs de son côté. Franz-Olivier Giesbert a conclu le débat avec la pertinence parisienne qu'on lui connaît, sûr d'avoir détecté les points d'achoppement et les copeaux infâmes de la langue de bois. L'homme politique l'avait promis dans un livre: demain il arrêterait. Tout ce petit monde a dû se féliciter d'avoir offert une très bonne émission. Sauf Mélenchon, qui n'est pas le meilleur ami des journalistes.