9 juillet 2015
Sonnet
Je regarde mon verre comme un ami joyeux
Dont les bulles crépitent. Et ce feu de Bengale
Compagnon solitaire d'une nuit à Evreux
Amuse l'oeil, divertit la lune automnale.
A la table voisine, perdus dans le silence,
Des yeux noyés de brume fuient l'homme qui la veut.
Si la cueillette est bonne, un fruit de circonstance
Ira pourrir dans le panier des malheureux.
Elle essaie vainement d'accrocher mon regard
Ne le voit-elle pas ? En cette nuit d'octobre
Je viens de tuer ma femme pour ne plus en avoir.
Et ma main solitaire, à l'unisson du monde
Se moquant du scandale, se moquant de l'opprobre,
Chasse les mouches qui bourdonnent à la ronde.
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