Charlie Hebdo
Sidéré dans l'instant. Si cet instant dure quelques jours, on considère qu'il s'agit d'une sidération collective. Si elle disparaît peu à peu au fil des semaines, c'est qu'il s'agissait effectivement d'un phénomène beaucoup plus collectif qu'une émotion vraiment personnelle.
Quand la sidération s'installe et qu'elle prend racine, l'individu redevient seul avec lui-même, soit dans son deuil personnel, soit dans une pensée qui lui est moins facile à partager, puisque chacun a repris le fil de son existence.
Qui pense encore au 7 janvier ? En dehors de ce que la société en a conclu, des mesures politiques qui ont été prises ? En dehors de cette réappropriation par l'espace public ? Qui pense individuellement à chacun des individus qui ont été tués ?