Autofiction.
Ce qui m’intéresse dans l’autofiction -au-delà même du terme qui est discutable-, c’est d’abord la réhabilitation du personnage, après la grande lessive opérée par le Nouveau Roman. Ensuite, la falsification est moindre par rapport à l’autobiographie, qui me paraît globalement piégée par des conventions formelles (l’organisation du passé selon une logique de cause à effet, la nécessité de la rétrospection…). Je trouve que l’autofiction -dont la définition est moins circonscrite- a engendré une écriture plus sincère chez un certain nombre d’auteurs pourtant très différents (Ernaux, Angot, Duras, Dustan…) et une autre façon d’exprimer le « moi ». La fictionnalisation permet sans doute de mieux le saisir. Mais l’autobiographie est déjà une fiction, de toute façon.