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Le blog du touilleur
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22 février 2015

Liberté

Vous m'avez connu autrefois

A Paris

Jadis dessinateur dans un fanzine satirique.

J'amusais la galerie, les copains, mes petites amies

Que je lutinais, à qui j'offrais des promenades dans les rues de la capitale jusqu'aux heures où le jour

Se lève.

Et moi je partais sous un ciel couvert de rosée

Rejoindre mon lit de célibataire.

Au pied de ce lit, j'avais toujours un carnet de croquis.

Je dessinais des bonhommes aussi ronds que mes idées.

Et puis un jour est venu où nous avons été menacés.

Ma petite amie de l'époque m'a alors dit : "Viens Stéphane, à quoi bon t'entêter dans ce combat

A quoi bon vivre enchaîné, toi qui aimes la liberté ?

Regarde-toi : tu ne peux plus mettre un pied devant l'autre, sans que l'ombre d'une botte marche derrière tes pas

Quand nous faisons l'amour, il est sous l'oreiller.

Est-ce là le prix de ta liberté ?

Celle de dessiner ?

Regarde, Stéphane, tu n'en as plus, tu ne vis plus."

J'ai continué mes petits bonhommes, je me suis entêté.

Un jour, un ami m'a appris qu'ils venaient pour me tuer :

"Pars, Stéphane, pars tout de suite. Dis à tes amis que tu les reverras, mais très loin au bout du monde.

Jean dessinera de superbes collines. Le pays où tu les accueilleras en est couvert. Georges les peuplera de jolis femmes.

Bernard y ajoutera des clowns et tout sera pour le mieux. Honoré les coloriera".

Je les ai vus arriver au bout de la rue. J'ai dit aux autres : "Laissez tout. Partons."

Aujourd'hui, je vous écris d'un monde qui n'est pas le vôtre. Je suis en vie.

Très loin d'un combat qui n'est plus le mien, bien content d'être libre. Je dessine toujours mes petits bonhommes ronds.

Georges, Jean, Bernard, Honoré m'ont rejoint. Nous vivons tous les quatre.

Nous pêchons chaque jour.

Notre fanzine n'avait pas plus d'importance que cela. On abandonne bien ceux du lycée.

Bien loin de nous, des tueurs cherchent des locaux vides de notre présence.

Ont trouvé les dessins que nous leur avons laissés.

Ils crient de se voir si laids en leur miroir."

 

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