L'écume des jours (2013)
Du roman de Boris Vian, Michel Gondry n'a retenu que l'histoire d'amour et les inventions qui lui ont permis des bricolages visuels dont il a le secret. En revanche, il a éviscéré la substance même des personnages, ainsi que la dimension absolument irrévérencieuse de ce récit.
Faut pas déconner : L'écume des jours n'est pas Love Story. Il a aussi une connotation politique. Je pense notamment au dialogue entre Colin et Chloé sur la valeur du travail. Pouvait-on cependant attendre une scène qui pose un peu les personnages, leur laisse le temps de réfléchir, quand tout au long du film ceux-ci ne sont que les pantins d'une immense fête foraine menée à cent à l'heure ? Ce que Gondry aime chez Boris Vian, c'est son côté... Gondry. En fait, dans chaque plan de ce cinéma-là, on s'attend à voir surgir Björk, Madonna ou Daft Punk.
Ne parlons pas des acteurs bankables qui permettent à un projet cinématographique d'être bouclé. Ils clignotent comme le reste de l'"oeuvre".