Henri Tachan
Plus de quarante ans qu'il chante dans un vide médiatique assez assourdissant. Tachan n'est pas arrivé à la bonne époque, ni avec les bonnes manières. Si, comme le disait Brel, "le fauve est lâché", il y a bien longtemps qu'on l'a remis dans sa cage. Le chanteur n'a pas fait le dos rond, il n'a pas couru les plateaux télé. Mais surtout, il a émergé au moment où le créneau de la chanson à texte était bien occupé. Les sujets qu'il abordait (la chasse, la guerre, l'amour...) ne l'ont pas été d'une manière qui l'aurait imposé. Il n'y a quand même pas de secret : si Tachan avait eu un talent au-dessus des autres, médiatique ou non, son art aurait été plus largement reconnu. On tient donc là ce qu'on appelle un bon artisan, mais pas un chanteur hors du commun. Les changements de mode ne lui ont pas plus convenu, puisque l'artiste a décidé de s'en tenir d'abord à des thématiques beaucoup plus universelles que sociologiques et qu'il l'a fait d'une façon encore trop classique, tandis que la chanson prenait un virage, à l'aube des années 80. Et puis, les coups de gueule l'ayant lassé, il a chanté l'amour sur le mode lénifiant. C'est alors qu'il est devenu complètement invisible.