L'amour dure trois ans
"Je suis fasciné par l'extrême tension électrique, palpable, tremblée qui peut se créer entre un homme et une femme qui ne se connaissent pas, sans raisons particulières, comme ça, simplement parce qu'ils se plaisent et luttent pour ne pas le montrer" : nous sommes chez Frédéric Beigbeder. "L'amour dure trois ans", dernier tome des aventures de Marc Marronnier, éternel noceur, coeur en miettes, humour des mauvais jours. Si l'auteur avait choisi la concision, il aurait évité l'électrocution. Las. Droit dans le pylône. L'enchâssement des subordonnées, qui crée une répétition maladroite, semble circonscrire le sentiment amoureux à une complexité. Mais comme il s'agit d'y mettre bon ordre, on aura la bonne vieille causalité des familles, chère à la tradition du roman analytique français dans le sillage duquel Beigbeder se situe. A l'image du roman tout entier, on se demande : "Tout ça pour ça ?", " Tout ça pour de la grande sentimentalité ?"