Périphrases
Les commentateurs politiques décèlent chez François Hollande une certaine tendance à omettre le nom de Nicolas Sarkozy, désigné par quelques périphrases plutôt neutres. Hier soir, au cours de l'émission "Des paroles et des actes", Alain Juppé a tenté une apocope que son adversaire socialiste a déjouée : le désormais célèbre "Sarko" était envoyé en éclaireur pour que M. Hollande le reprenne à son compte et, corrigeant son interlocuteur, dise enfin le patronyme -semble-t-il- impi dans sa bouche-. On se serait cru au jeu du "ni oui ni non". Il n'y eut pourtant ni perdant, ni gagnant au cours de cette passe d'arme dont l'existence ne sert qu'à accréditer les exégèses quotidiennes qui inondent cette campagne présidentielle. Cela réjouit peut-être le petit sérail des journalistes, mais la pauvreté des questions posées au favori des sondages montre que, sous prétexte d'affoler les indices d'écoute, on sacrifie le fond à la forme et qu'in fine, pour se couler dans le moule médiatique, un certain nombre de nos élus préfèrent sacrifier leur intelligence et astiquer leur plus beau sourire.