Mes amis, mes amours (Marc Lévy)
J'ai enfin essayé un Marc Lévy. Je confirme : c'est nul. La performance, c'est que ça ne raconte rien et que c'est convaincu du contraire. Mais la littérature de gare est souvent gonflée aux hormones. Ses caractéristiques : des clichés, des hyperboles, une bonne vieille dose de morale rance. Il y a tout cela chez Marc Lévy. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on n'a pas même affaire à une aventure. Je pensais que ces livres offraient une lucarne sur un ailleurs, aussi risible soit-il. Là, rien : pas même un vasistas. On reste sur le quai.
L'histoire : deux types qui ont connu deux déceptions amoureuses choisissent de construire une autre vie avec leurs enfants dans cette bonne vieille ville de Londres, dont Lévy connaît juste les rues. En fait, on ne part jamais en Angleterre. Et alors, la vie des deux zigues qui s'étaient promis de ne jamais retomber amoureux... il y a plein de jours où j'ai envie de mordre la littérature à pleines dents. Mais là, ce n'est même pas consternant: pour qu'on puisse employer un tel mot, il faudrait qu'il se passe quelque chose. Maintenant, que ressentent les gens qui aiment cela ? Peut-être le désir de rester sur le quai, en effet, d'avoir la sensation qu'il peut se passer quelque chose mais que les récits de Marc Lévy fonctionnent sur un mode déceptif.
Finalement, l'oeuvre de cet homme est peut-être le grand Livre sur Rien dont rêvait Flaubert.