The Doors (1991)
On ne saurait filmer un mythe aussi évident que Jim Morrison, tout à la fois Dionysos et chaman, sans déchaîner la fureur et invoquer des forces telluriques. Oliver Stone le fait et plutôt bien, c'est-à-dire avec son style avec lui. On n'y apprend rien de vraiment de subtil et l'on quitte le chanteur comme on l'a trouvé en entrant : sexy, drogué et radical. Dans l'intervalle, il aura fallu subir de longues scènes oniriques, aussi épaisses qu'un brouillard, des flashbacks tirés par les cheveux d'un hippie et le cabotinage de Val Kilmer, dont l'étoile a -depuis- fortement pâli. Au-delà de l'adoration des foules, de quelques vers sibyllins et de quelques coups d'éclat, qui était vraiment le chanteur des Doors ? La frénésie de la mise en scène finit par générer une question anachronique : Morrison était-il le premier des punks ?