The tree of life (2011)
C'est le prototype même du film "casse-gueule", qu'on peut conjointement qualifier de chef-d'oeuvre new-age et de pachyderme cosmologo-biblique. On navigue entre les deux, sur un fil aussi tendu que la relation instaurée par Brad Pitt au sein de la structure familiale. Chef autoritaire d'une fratrie, hiératique comme peu de militaires, il subit de plein fouet le drame familial qui crée la béance, comme dans Virgin Suicides (même causalité, même environnement).
A partir de là, le deuil ouvre l'intime du questionnement aux proportions de l'univers. Le film devient alors une exploration plastiquement splendide des mystères de la création, mais il s'avère pompeux et syncrétique en ce qu'il convoque tout à la fois Dieu et Darwin, les volcans, les comètes et les dinosaures. N'y manquent que les synthétiseurs de Vangelis.
Tout de même... on demeure confondus par autant d'audace. A la façon d'un Kubrick, Malick assume son statut quasi-démiurgique de metteur en scène. Ce mysticisme préchi-prêcha peut insupporter. Mais on ne peut pas dire qu'il ne s'agit pas là d'un vrai, d'un grand cinéma.