Flaubert
Il faut être sacrément névrosé pour fondre son existence tout entière dans la recherche effrénée d'une perfection stylistique. Sans doute que Flaubert voulait devenir ce qu'il racontait, afin d'échapper aux contingences d'une vie qui ne lui convenait pas, partir sur les chemins vicinaux du pays de Caux, être tout à la fois le vent, les arbres, une pierre, pour -bien mal- paraphraser l'un de ses lettres à Louise Colet. Le prix à payer, ce sont des heures de labeur, sortir d'un monde et entrer dans un autre au prix d'une absence totale à la vie. La première vraie séquestration de l'histoire littéraire eut lieu à quelques pas d'ici, sur les hauteurs de Croisset, où Flaubert pouvait admirer quelques lambeaux de paysage, jeter sur le monde extérieur un regard détaché.