L'histoire d'un mec.
Je veux pas faire de syncrétisme outrancier ou de grand écart ridicule, mais Coluche est à l'humour ce que Céline est à la littérature. Ca se joue au niveau du langage, en fait. L'un et l'autre ont inventé une nouvelle façon de parler ou d'écrire, ont introduit le langage de la rue, ce qui n'avait jamais été fait. Quand Coluche se pointe en 1974 avec "L'histoire d'un mec", il démode tout ce qui a précédé. On n'avait jamais entendu cela. Ce type qui se prend les pieds pendant dix minutes pour raconter une histoire complètement nulle... il faut chercher du côté de Ionesco pour trouver des gens qui parlent pour ne rien dire. Mais je préfère évoquer Céline, parce que ces deux-là ont recours aux grossièretés. Chez Ionesco, la langue demeure très correcte, c'est le sens et la structure qui explosent.