Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog du touilleur
Le blog du touilleur
15 septembre 2010

Jean-Marie Bigard

Il y a quelques années, j'ai vu Jean-Marie Bigard sur scène. "Quoi ??? Bigard !!! L'idole des beaufs, le pape de la grossièreté ! C'est le petit peuple qui va voir ça, hein ! Celui qui est prêt à s'entasser au Stade de France et raquer de la thune pour mater un blagueur de fin de banquet !". Mouais. Je ne serais pas aussi catégorique, en fait. Disons que : 1) Bigard est en train de devenir un has-been, car on entend beaucoup moins parler de lui depuis ses déclarations sur le 11 septembre, l'échec de Clérambard et le naufrage de son dernier film. A mon avis, critiquer JMB en ce moment, c'est presque tirer sur une ambulance. Donc un peu de compassion... 2) Le mépris d'une certaine élite bien-pensante donne envie de pratiquer l'art du contrepied. Et puis les snobs intellos m'ont toujours gonflé, donc si c'est beauf, allons voir ce que ça donne. Je n'aurais pas payé pour Dubosc, parce qu'aucun de ses sketchs ne m'a jamais fait rire. Mais j'avoue que quand il n'offre pas à son public ce que celui-ci attend de lui, c'est-à-dire du vulgaire, Bigard est capable d'écrire des sketchs tout à fait corrects ("La chauve-souris" est très efficace, de ce point de vue). Donc, il y a quelques années, je suis allé voir Bigard avec une copine prof de français, qui ne s'est pas fait prier, vu que c'est elle qui m'a poussé à me rendre au Zénith.

Et alors ?

Eh bien, un spectacle de Bigard, ça se regarde. On a l'impression d'assister à une kermesse un peu surannée. Le plaisantin de service interpelle son public, chahute gentiment papy et mamy, offre à ses amateurs un moment que je qualifierais de convivial. L'ensemble ne vole pas haut, mais on sent que si Bigard s'en donnait la peine, il pourrait être bien meilleur parce qu'il a un oeil, une qualité d'observateur que tous les comiques n'ont pas. Le vulgaire lui a rapporté beaucoup d'argent, il a gavé l'oie jusqu'à la faire étouffer. Dommage, c'est comme ça qu'on se lasse le plus vite. Ce soir-là, nous n'avons pas regretté notre choix et je ne me suis pas senti honteux d'avoir vu sur scène l'ennemi public des élites bien-pensantes. Le sectarisme est tout aussi dangereux que la vulgarité.

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 94 597
Le blog du touilleur
Newsletter
Pages
Publicité