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Le blog du touilleur
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14 septembre 2010

Orly d'Angela Schanelec

A la fois huis clos et film choral, Orly fonctionne sur une plus-value gênante parce que ce qu’il faut penser se surajoute à ce qu’on voit. L’aéroport constitue par définition le lieu de la juxtaposition. Les destins s’y croisent, s’y décroisent ; des histoires s’amorcent ou se défont, de brèves rencontres scandent les longs moments où l’on subit (l’enregistrement des bagages, l’attente de l’embarquement). Tout cela est l’évidence même.

Les personnages auxquels la réalisatrice Angela Schanelec s’intéresse sont ceux qui, promis à l’inertie, laissent transiter leurs états d’âme ou leurs émotions, entravés par un bruit constant, signe même d’une circulation (des corps, des paroles). Cette oeuvre en contient d’autres, potentiellement convenues : dans les travées, on trouvera un adolescent en conflit avec sa mère qui clôt le dialogue sur un « coming-out », un jeune touriste allemand rejouant le poème de Baudelaire « La passante » ou une employée d’une compagnie aérienne piégée par la banalité de ses gestes mécaniques. Au gré de scènes attendues, la caméra explore l’infime dans un océan de destins. Toutefois, reconnaissons à la réalisatrice une évidente sincérité dans la démarche et la volonté d’être au plus près des préoccupations contemporaines. De là à faire décoller le film… sur le même principe, Altman avait offert un chef-d'oeuvre avec Short Cuts. Mais il avait su aérer son propos.

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