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Le blog du touilleur
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23 juin 2010

Matisse

De ma fenêtre, le matin, je voyais la serrure d'une porte qui engloutissait la mer et mon autre aspiré, prisonnier d'un monde trop bleu, finissant par céder à son propre reflet, comme si la saison où le rouge s'ennuie naissait et se perdait. Et chaque fois, chaque matin, je parvenais à effacer ce qui restait de moi. Je m'absorbais dans l'été, je devenais un spectre aux mille couleurs, un son qui n'aurait jamais été inventé, une espérance nourrie au coeur de l'hiver. Quelque part au creux de vous qui passiez, contingente, affairée, je creusais mon nid pour y mettre un rire, à nulle autre pareille, et qui, affolant vos vêtements, vibrait et mourait dans un hoquet. Et pourtant, chaque matin, devant cette mer lustrée par le vent, vous marchiez indifférente à tout, sans même un regard pour cette part de moi-même qui ne demandait qu'à sortir du cadre...

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