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Le blog du touilleur
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16 mars 2010

Ed Wood

ed_woodIl fallait bien un iconoclaste comme Tim Burton pour rendre hommage à un doux illuminé tel que Ed Wood, désigné peu de temps après sa mort comme "le plus mauvais réalisateur de tous les temps". Qui d'autre que l'auteur de Edward aux mains d'argent pouvait évoquer la vie d'un homme dont la postérité n'a pas retenu le nom ? Le génie de Burton, tout au long de ce film original, est de nous faire croire que la médiocrité et les obsessions du réalisateur infructueux ne sont que des talents ignorés, méprisés.

L'histoire nous transporte à la grande période d'Hollywood, dans les années 50. En pleine vogue du film d'angoisse cheap (auquel Burton fera de constants clins d'oeil dans Mars Attacks !) un doux dingue du nom de Ed Wood tente de se faire un nom, et frappe à toutes les portes possibles pour proposer ses films aussi fauchés que risibles. Un jour, il rencontre de façon fortuite le grand acteur Bela Lugosi, jadis célèbre
pour son rôle de Dracula, mais hélas totalement oublié (la phrase récurrente des producteurs "Mais il n'est pas mort ?" est tout aussi cruelle que comique). Pour Ed Wood, c'est l'occasion rêvée ! Car le jeune artiste a depuis longtemps fait de Lugosi son idole, et, conscient que sa carrière glisse vers une pente descendante, il décide de l'embaucher pour son prochain film. Misanthrope et bourru, l'ex-star accepte bientôt.

Hélas, l'acteur ne se doute pas qu'il va participer à une aventure où le système D tient lieu de leitmotiv. Wood tourne à peu près 25 plans par jours, filme à la sauvette dans les rues, car évidemment, il omet de demander l'autorisation à la police... et il va même jusqu'à voler une pieuvre dont le mécanisme ne fonctionne pas, ce qui oblige le pauvre Lugosi à animer lui-même les tentacules, au cours d'une désopilante scène où le tournage s'effectue dans une misérable mare, en nocturne !

La fascination que suscite Ed Wood tient à son extraordinaire acharnement. En dépit des échecs successifs, des hurlements des producteurs, le jeune homme est persuadé qu'il a du génie, et cette confiance le pousse à enfoncer toutes les portes. Chaque occasion doit être saisie: ainsi, un catcheur qui n'a aucune expérience du cinéma se retrouve enrôlé par le réalisateur, parce qu'il lui plaît tout simplement. Ce Don Quichotte du cinéma s'avère réellement touchant, et à la fin du film, on n'a plus envie de se moquer de lui, même si l'on continue de sourire lorsqu'il arrive sur le plateau déguisé en femme.

Signalons enfin que le film de Burton est porté par l'interprétation de Johnny Depp, dont le talent n'est plus à prouver, tant il a démontré, à travers ses rôles qu'il était un acteur-caméléon.

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Commentaires
A
J'ai été particulièrement touché par ce film. J'aime bien la rencontre entre Ed Wood et Orson Wells. " Il faut se battre pour ses rêves, et aller jusqu'au bout, même si tout le monde vous en empêche..." A méditer.<br /> <br /> Sinon, noir et blanc magnifique, Landau qui joue Lugosi est aussi génial ( Il a reçu l'oscar de meilleur second rôle...), et c'est pourtant le film le moins connus de Burton. Et dire que tout le monde va se ruer sur son Alice prochainement.. J'espère que, malgré le 3D et Tokyo Hôtel dans la B.A., le film vaudra son pesant de cacahouète....^^
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