McCartney ronronne...
Comment peut-on vivre plus de vingt ans sans avoir eu un n°1 ? Cette étrange question, Paul McCartney ne se la pose certainement plus, lui qui, tout au long de sa carrière, a cumulé les hits, que ce soit au sein des Beatles, des Wings ou en solo. Tout cela est très étrange. A l'époque où il sort des petits chefs-d'oeuvre de musique pop comme Ram (1971), Macca se fait allumer par la critique. Maintenant que ses albums se vendent beaucoup moins, on l'encense.
Figé, hors du temps, Paul attend tranquillement que la Faucheuse vienne le trouver, quelque part entre Abbey Road et Saint John's Wood. Ses fans se pressent cérémonieusement à ses concerts calibrés comme des cartes IGN, où la longue litanie des tubes rappelle à tout un chacun que l'ex-Beatle n'en produit plus et qu'il est depuis longtemps entré dans son propre musée.
Les gens s'en foutent certainement. Et puis, qui se souciera que les plus belles pistes de Chaos and creation in the backyard n'aient pas recueilli les lauriers commerciaux qu'hier elles auraient raflé ? C'est qu'entretemps la pop a accompli sa mue, qu'elle a éclaté en myriades. On ne peut pas creuser éternellement dans le même sillon. Pour surprendre, il faudrait que Paul invente un autre style de musique. Mais il n'en prend pas le chemin et s'évertue à montrer qu'il peut écrire un nouveau Yesterday ou un nouveau Paperback Writer en 2009. Ca enchantera les apôtres de la nostalgie. Ca ravira beaucoup moins ceux qui croient une renaissance possible.